"Dans nos moments de rêverie mégalomaniaque, nous avons tendance à voir notre mémoire comme une espèce de livre d’Histoire: nous avons gagné et perdu des batailles, trouvé et perdu des empires. A tout le moins nous sommes les personnages d’un roman classique (’Quel roman que ma vie!”). Une approche plus modeste et peut-être plus fructueuse serati de considérer les fragments d’une mémoire en terms de géographie. Dans toute vie nous trouverions des continents, des îles, des déserts, des marais, des territoires surpeuplés et des terrae incognitae. De cette mémoire nous pourrions dessiner la carte, extraire des images avec plus de facilité (et de vérité) que des contes et légendes. Que le sujet de cette mémoire se trouve être un photographe et un cinéaste ne veut pas dire que sa mémoire est en soi plus intéressante que celle du monsieur qui passe (et encore moins de la dame), mais simplement qu’il a laissé, lui, des traces sur lesquelles on peut travailler, et des contours pour dresser ses cartes."
"In our moments of megalomaniacal daydreaming, we tend to view our memory as a kind of History Book: we have won and lost battles, found and lost whole empires. At the very least we are characters from a classic novel (’My life is such a novel!’). A more modest and perhaps more fruitful approach would be to consider the fragments of memory in terms of geography. In every life, we would find continents, islands, deserts, swamps, overpopulated territories and terrae incognitae. From this memory we can draw the map, extract images with more ease (and truth) than do stories and legends. That the subject of this memory is found to be a photographer or a filmmaker does not imply that his memory is more interesting than that of any passing gentleman (or moreover, than that of the lady), but simply that he has left traces with which one can work, and contours to help draw up the map."
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sexta-feira, 4 de dezembro de 2009